Tout comme la joie, la tristesse, le dégoût, la colère et la surprise, la peur fait partie des émotions dites de base. Et la plupart du temps, nous la percevons comme une émotion négative. Pourtant, la peur sert de catalyseur lorsqu’elle paraît de manière équilibrée, car elle nous rend plus alertes, plus attentifs. La raison pour laquelle elle est souvent considérée comme négative, c’est que nous la remarquons surtout lorsqu’elle devient envahissante; c’est-à-dire lorsqu’elle nous empêche de fonctionner.

Ayant une connotation négative, lorsque la peur se présente, notre premier réflexe est malheureusement de la nier afin de préserver une image valorisante et de paraître invincible. Il s’agit d’une erreur, car le fait de refouler ses peurs et craintes ne fait que renforcer le stress rattaché à celles-ci.

Mais de quel type de peur parlons-nous? Il ne s’agit pas de la peur primaire ou animale qui frôle la panique en cas de danger, comme celle mentionnée par Olivier Schmouker dans son article, mais plutôt d’une peur qui survient en milieu professionnel alors qu’il n’y a pas de réels dangers. Mais s’il n’y a pas de réels dangers, de quoi avons-nous peur? En voici quelques exemples fréquents :

  • peur du changement;
  • peur de la charge de travail;
  • peur de paraître incompétent ou de décevoir l’équipe;
  • peur du jugement des autres;
  • peur de la pression hiérarchique.

Toutes ces peurs peuvent être classées selon trois types :

  • peur du jugement social (peur de décevoir l’équipe, peur de s’exprimer ou d’émettre ses opinions);
  • peur de l’échec (peur de paraître incompétent, peur de faire des erreurs);
  • peur de l’incertitude (peur du changement, peur de perdre le contrôle, peur de perdre son emploi).

Est-ce que vous ressentez certaines de ces peurs? Probablement que oui et, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. En effet, un Québécois sur deux se dit stressé d’aller au travail et deux Français sur trois ont le même sentiment.

Comment y remédier? Il existe plusieurs outils ou mécanismes pour aider à contrôler nos peurs en milieu de travail. Par exemple, il est possible de surmonter nos peurs du jugement social ou encore celles de l’échec en ayant une confiance à toute épreuve en notre équipe et en instaurant un système d’entraide entre collègues. Une étude chez Google a d’ailleurs démontré que, pour avoir une équipe efficace, la confiance entre les membres qui la composent est plus importante que le contenu du curriculum vitae de chacun. Au travail (et ailleurs), les gens offrent le meilleur d’eux-mêmes quand ils se font confiance, quand ils savent qu’ils peuvent commettre des erreurs, quand ils savent qu’ils peuvent compter les uns sur les autres et quand ils comprennent les objectifs de l’équipe.

Afin de minimiser notre peur de l’incertitude, on peut s’assurer d’avoir des priorités et un échéancier clairs. Il faut aussi prôner la transparence entre coéquipiers, mais également avec nos gestionnaires, ce qui permet d’avoir un meilleur soutien de la direction et de l’organisation. Les gestionnaires de l’organisation doivent adopter une posture de coach d’amélioration continue auprès de leurs équipes et, pour cela, ils doivent être à leur écoute. Les équipes peuvent les aider à y arriver en exprimant les vrais sujets d’importance, en exposant les vraies problématiques. Toutefois, cela ne se fait pas du jour au lendemain, car pour y arriver il faut inclure nos gestionnaires dans le cercle de confiance de l’équipe, ce qui n’est pas toujours le cas…

Évidemment, il n’y a pas de solutions miracles. Cependant, en travaillant sur soi et sur notre équipe (y compris nos gestionnaires), si nous sommes à l’aise de nous exposer tout en contrôlant nos angoisses et anxiétés, cela nous permettra de mieux évaluer nos perceptions. Ainsi, nous éviterons de voir tout comme des catastrophes.

Identifiez précisément la source de vos peurs, soyez transparent et dites-vous que vous n’êtes pas un cas à part. Rappelez-vous que tout le monde a un jour ou l’autre ressenti de la peur, y compris vos patrons!

Jean-Sébastien Sladecek

Au cours de sa carrière, Jean-Sébastien a joué plusieurs rôles dont ceux de développeur, de conseiller en architecture et de chargé de projets. Son expérience acquise au fil des années lui permet d’être à l’aise dans le processus complet de réalisation de systèmes informatiques. Œuvrant depuis 1997 en développement de systèmes et en services-conseils, il utilise les approches Agiles depuis 2006. De plus, il est certifié Professional Scrum Master (PSM I).

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