Billet 3 de 4 –
La semaine dernière, nous avons rencontré notre plus gros client. Cela fait déjà 3 mois que notre équipe Agile travaille sur la prochaine version de leur produit. Bien que le Product Owner soit en contact direct avec lui, c’est la première fois qu’un représentant du client vient nous voir.
Nous devions uniquement discuter de notre gamme de produits, mais l’équipe a proposé de montrer ce qu’elle a réalisé au cours des premiers sprints. Je n’étais pas très rassuré, le projet étant loin d’être terminé. Nous ne sommes pas censés terminer avant 4 mois, et il manque encore plein de fonctionnalités. Sans parler de l’interface, qui est encore très élémentaire. J’avais peur que le client soit déçu de notre travail. Pourtant, il était ravi de voir qu’il y avait déjà des choses qui fonctionnaient, alors que le projet en était à ses débuts. Il a même pu utiliser lui-même l’application, ce qui était du jamais vu pour lui. De pouvoir voir et « jouer » avec son produit lui a donné plusieurs nouvelles idées de fonctionnalités auxquelles il n’avait pas pensé. Il a aussi pensé à commercialiser une version préliminaire du produit, car il voit déjà beaucoup de valeur aux premières fonctionnalités développées.
L’équipe et le PO ont été très transparents sur ce qui pouvait aller en production et ce qu’il fallait ajouter comme éléments pour pouvoir livrer. À ma grande surprise, le client a très bien compris que les résultats étaient encore préliminaires et qu’il restait encore des éléments à définir et à finaliser. Et loin d’être gêné par ce discours, il était ravi de pouvoir participer aux discussions. Il m’a dit qu’enfin il se sentait écouter et qu’il aimait qu’on lui donne l’heure juste sur son produit. Il a envoyé quelqu’un représentant pour travailler avec nous cette semaine afin d’affiner cette version préliminaire. J’ai fait en sorte qu’il ait sa place dans l’équipe.
Avec Carole, notre coach organisationnelle, nous avons revu la façon de suivre l’avancement des projets. Le tableau de bord a été modifié pour y inclure un graphique Sunset. Il s’agit d’un graphique présentant la vélocité de l’équipe en fonction de l’évolution du carnet de produit (ce qui reste à faire).
Maintenant que la vélocité est plus stable, le graphique nous permet de prédire plus précisément quand (à quel sprint) les fonctionnalités essentielles, importantes et facultatives seront terminées (c.-à-d. prêtes à aller en production). On voit aussi sur quoi il est possible d’agir pour atteindre nos objectifs de livraison (portée, budget, date). Le tableau de bord me permet de voir presque en temps réel tout ce qui se passe dans le projet. Cet outil nous a été bien utile pour planifier avec le client quand une version préliminaire fonctionnelle serait prête. Par des ateliers sur le carnet de produit, l’équipe a discuté directement avec le client de nouveaux besoins, et il pouvait avoir rapidement des estimations. Quand je pense qu’avant il aurait fallu renégocier tout le contrat. Maintenant, on peut rapidement voir l’impact de l’ajout ou de la modification d’une fonctionnalité avec des indicateurs simples comme l’estimation en points d’effort et la vélocité. Ça nous aide à prendre les bonnes décisions sur la priorité tout en restant dans les contraintes budgétaires du client.
La culture de l’entreprise a commencé à changer. Je suis plus au fait de ce qui se passe et on me dit enfin les « vraies affaires »! Finalement, ça nous amène à être plus en mode « recherche de solutions » que « recherche de coupables ». Et je dois avouer que je suis assez impressionné par notre équipe de projet. Après de premiers sprints plutôt mitigés, l’équipe a atteint sa vitesse de croisière. Je sens maintenant une réelle synergie entre les membres et je commence à avoir une réelle confiance qu’ils seront en mesure de livrer au client ce sur quoi ils se sont engagés.
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