Bien qu’un Scrum Master ou facilitateur doit être polyvalent, rassurez-vous, il n’a aucunement besoin de compétences en plomberie-chauffage. Quoique…
Aujourd’hui, malgré les considérations parfois moqueuses à l’égard de celui ou celle qui agite l’organisation en décorant les murs avec une flopée de post-its, le besoin d’information claire, pertinente et accessible est indispensable. Dans ce billet, je vous propose donc une rapide réflexion au sujet des indicateurs.
Le post-it ne fait pas l’Agiliste!
L’un des premiers réflexes que j’observe et que j’ai lors du démarrage d’un projet, c’est la mise en place d’un référentiel vers lequel l’équipe se tournera pour effectuer le meilleur lancement possible. Malgré toute la bonne volonté des acteurs, cette initiative est souvent prématurée et crée par la suite divers problèmes tels que ceux exprimés ici.
La communication prime avant l’outil. Dans un premier temps, privilégiez donc l’échange direct avec les bonnes personnes, aux meilleurs moments. Le référentiel et les outils à choisir ne doivent que la soutenir. Donc, il ne faut pas dicter un processus ou imposer des contraintes.
Par conséquent, le fait d’utiliser le tout dernier logiciel de gestion de projet à la mode ne vous rend pas Agile; le fait d’avoir un tableau avec des post-its non plus. De plus, cela ne fait pas de vous une équipe Scrum performante. Une rétrospective dont l’information n’est ni retranscrite, ni visible est problématique.
Ça marche beaucoup moins bien, forcément!
Il n’y a rien de plus risqué que de travailler sans mesure de l’évolution ou selon des indications erronées. D’ailleurs, avez-vous déjà jeté un œil au billet de mon collègue Tremeur au sujet de la vélocité?
Je crois que les objectifs d’un radiateur d’information doivent rester simples : communiquer la valeur à livrer à l’entreprise et les valeurs de l’équipe de développement. Si vos indicateurs déjà présents concernent d’autres aspects et s’avèrent nombreux, il est peut-être temps de les remettre en question.
Qui les a demandés? Qui les a mis en place et les tient à jour? À quelle fréquence? À qui servent-ils réellement? Déclenchent-ils des initiatives et des réactions?
Il n’est pas rare, et souvent regrettable, de voir affichés des tableaux Scrum ou Kanban, tout comme des définitions de « terminé », des listes d’urgences et d’obstacles ou encore d’autres graphiques d’avancement qui ne sont pas actualisés. Un indicateur hors service ou ne reflétant plus la réalité ne sert plus… et devient un danger. Lors de votre prochaine rétrospective, commencez donc par retirer tous ceux qui ne servent plus.
La bonne information, au bon moment
Une bonne équipe de pilotage ne se consacre pas en tout temps à tous ses indicateurs. Cependant, elle le fait fréquemment, et ce, aux moments les plus propices. Un chef pilote contrôle-t-il la sortie du train d’atterrissage en plein vol? Tout l’équipage de cabine devrait-il s’assurer que la communication radio au sol est en fonction? Certainement pas!
Il est donc temps de brainstormer avec votre équipe sur ce qui vous importe réellement et de manière significative. Faites-le aussi séparément avec vos interlocuteurs d’affaires. Cela vous permettra d’obtenir deux radiateurs pertinents et distincts et non pas un seul qui n’est pas adapté à vos besoins.
Triez alors les points selon les besoins qui reviennent le plus. Quelles mesures quantifiables et représentables graphiquement pouvez-vous mettre en place? Qui peut les tenir à jour? Quel format original allez-vous choisir pour capter l’attention?
Un piège commun est d’assigner le maintien de l’information au Scrum Master. Il s’agit très souvent d’une fausse bonne idée : bien que le Scrum Master soit un facilitateur, il ou elle n’a pas forcément la sensibilité pour entretenir l’indicateur si cela requiert une expertise particulière. C’est donc le moment de mettre à profit l’effet IKEA!
Bonne installation à tous et à toutes!
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