Lorsque l’on considère la question de la collaboration et de son rôle dans le cadre du travail, des différents groupes humains et plus largement de l’ensemble de la société, il est intéressant d’en profiter pour se questionner sur sa véritable nature et sur les avantages et les désavantages qu’elle peut offrir.

J’affirmerais personnellement que la collaboration est un comportement qui a largement contribué (et continue de le faire) à l’essor de la complexité et du raffinement de divers projets humains, qu’ils soient de nature personnelle, professionnelle, scientifique, culturelle ou autre.

Cette affirmation et d’autres que vous trouverez dans la suite du texte s’inspirent de mes lectures de différentes recherches anthropologiques. Notamment, les sous-disciplines de la primatologie et l’écologie comportementale s’intéressent beaucoup aux liens entre les comportements socioculturels et le succès adaptatif.

Évidemment, de nombreux autres domaines de recherche spécifiques comme l’étude des systèmes de parenté, la psychologie ou encore la sociologie s’intéressent au caractère adaptatif des comportements au sens large. Rappelons que ce qui est considéré comme adaptatif est ce qui favorise la survie ou la reproduction de l’individu ou du groupe. On peut donc établir statistiquement que certains comportements ou traits culturels ont un effet positif sur la pérennité des organismes qui les adoptent.

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Écologie comportementale

L’écologie comportementale humaine applique les principes de la théorie de l’évolution ainsi que ceux de l’optimisation mathématique à l’étude du comportement humain et de la diversité culturelle. Elle examine le caractère adaptatif des comportements humains et leurs liens avec l’environnement. Elle cherche entre autres à déterminer comment les facteurs environnementaux et sociaux influencent et forment la flexibilité comportementale au sein des populations humaines.

Primatologie

De son côté, la primatologie s’intéresse à l’ensemble des primates et donc aussi à l’être humain. Son but est d’accroître les connaissances sur ceux-ci et d’en dégager de grandes tendances écologiques, physiologiques, comportementales, etc. Elle aussi jette donc, entre autres, un éclairage intéressant sur différentes manifestations comportementales et culturelles et leur influence sur l’aptitude reproductive et de survie des primates.

Collaboration

Nous ne rentrerons pas maintenant dans les détails de comportements spécifiques, mais la plupart des recherches menées en ce sens tendent à démontrer que la collaboration est globalement souhaitable du point de vue de la sélection naturelle. Elle est adaptative au sens où ses avantages sont plus nombreux et plus importants que ses inconvénients. En effet, elle permet aux individus et groupes humains d’accomplir des tâches qui seraient autrement inaccessibles et ainsi d’augmenter leurs chances de survivre et donc de se reproduire.

Non seulement nous permet-elle de réaliser des projets complexes, mais la collaboration influence également notre capacité à nous alimenter ou encore à assurer notre sécurité individuelle ou collective.

Quoiqu’elles soient évidemment différentes, on peut comparer la collaboration à la générosité ou à l’empathie; au sens où il a été démontré que ces dernières contribuent positivement à la capacité des individus et des groupes de survivre et de se reproduire. On pourrait considérer qu’au contraire l’égoïsme et l’aptitude à faire abstraction des sentiments d’autrui aident les individus ou les groupes dans leur appropriation des ressources ou leurs efforts de domination, mais les avantages de cet individualisme, ou esprit de clan, ne surpassent majoritairement pas ceux qu’offre des relations plus harmonieuses.

Évidemment, il existe plusieurs niveaux de collaboration lorsque l’on considère des groupes plutôt que des individus. Ces derniers peuvent réserver leurs efforts collaboratifs exclusivement aux membres du groupe et agir égoïstement avec les individus appartenant à d’autres groupes. Il peut aussi s’agir d’une exclusivité réservée à la famille et on peut alors se pencher sur les systèmes qui régissent les relations de parenté, l’appartenance à un groupe familial et la collaboration que cela implique. Mais ces subtilités sortent de notre propos et ne sont que des manifestations plus complexes du même phénomène.

L’idée ici est simplement de mettre en lumière le caractère naturel et avantageux de la collaboration. Cela peut paraître évident pour certains mais la présence non négligeable de comportements égoïstes, voire même antisociaux ou sociopathiques, au sein des groupes humains en influence plus d’un autre à percevoir ces derniers comme normaux.
Il sera intéressant dans un prochain billet de nous pencher sur les avantages concrets de la collaboration dans le monde moderne et plus particulièrement dans le contexte du travail, mais il semblait d’abord nécessaire d’établir la nature scientifiquement positive de ce comportement.

De votre côté, qu’en pensez-vous? Quelles ont été vos expériences de collaboration? Comment la collaboration a-t-elle influencé positivement ou négativement votre parcours de vie?

 

gabriel bélanger

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