La valeur d’avoir un produit minimum viable (MVP)

Comme la plupart d’entre vous le savent, mon offre de formation et de coaching couvre un large éventail de pratiques Agiles, incluant le cadre Scrum pour les projets risqués, les valeurs des gens et le leadership aux niveaux supérieurs de l’organisation et bien sûr, la méthodologie Lean ou Toyota pour les équipes d’opérations. Bien sûr, j’aime faire correspondre cet éventail avec « La roue de l’organisation Agile » (https://pyxis-tech.com/fr/coaching-agile/). Ces domaines Agiles se rencontrent dans la valorisation des gens, le fait de vivre des valeurs et de livrer de la valeur.

Je me concentre habituellement sur les deux premiers éléments, mais aujourd’hui j’aimerais me concentrer sur la livraison de valeur. En développant ma formation « Opérations Agiles » au cours de la dernière année, j’ai découvert que si vous voulez livrer de la valeur aux yeux du client, vous devez avoir un produit!

Cela semble plutôt simple (particulièrement puisqu’en tant qu’agilistes, nous parlons sans cesse de produit minimum viable et en effet, dans le cadre Scrum, le produit incrémental est le livrable attendu de chacun des sprints), mais il est facile de se surprendre à vendre un produit ou un concept inachevé que nous livrerons bientôt.

Montrez-moi le produit!

Devinez quoi, le produit que vous livrerez bientôt n’a pas la moindre importance pour votre client potentiel! Comme l’a dit Jerry McGuire avec éloquence : « Montrez-moi l’argent! » Ou dans ce cas-ci, « Montrez-moi le produit! »

Mais regardons les choses en face : parler est ridiculement facile! Et cela vaut ce que les gens sont prêts à débourser, ce qui comme je l’ai découvert, n’est absolument rien. Quand vous parlez d’une idée sur laquelle vous travaillez, les gens vont acquiescer et démontrer un intérêt poli, mais je peux vous garantir qu’ils n’achèteront pas à moins que vous n’ayez quelque chose à vendre!

Dans mon cas, l’élément à vendre était mon cours « Opérations Agiles ». J’ai réalisé au début de 2017 qu’en raison de mon bagage extensif de chercheure et praticienne de Lean et du système de production Toyota,  c’est ce que je pouvais le mieux enseigner et j’ai commencé à parler du « cours que je développe » quand des gens qui ne travaillent jamais sur des projets venaient à une formation Scrum. J’ai promis à ces gens que j’aurais bientôt quelque chose pour eux alors, au cours de l’été 2017, j’ai produit la première ébauche du cours.

J’ai la chance de travailler avec une merveilleuse équipe de formateurs Agiles qui ont assisté à la version Alpha du cours. Et quelle revue du produit! Ils ont volontairement partagé des idées, fourni une rétroaction très utile et une bonne dose d’humilité qui a résulté en la préparation de la version Beta.

Pas que des amis…

Alors que la version Beta n’était pas encore au point d’être vendable, j’ai invité des leaders et des agilistes de différents groupes provenant de partout autour de la roue Agile à venir y assister. Avec ces premières personnes, j’ai eu beaucoup de plaisir, obtenu leurs avis et gagné la confiance de finalement planifier ma première formation publique. Ils étaient tellement excités par les concepts, que nous avons mangé ensemble lors des deux journées et avons eu de la difficulté à terminer les conversations quand le temps est venu de rentrer à la maison. Je n’ai pas écouté la suggestion qui m’avait été faite de choisir des amis, essentiellement parce que quand vous allez sur le marché, tous les gens qui passent votre porte ne sont pas amicaux.

Un mois plus tard, j’ai donné la première formation publique. Cette fois, la plupart des participants avaient déjà plusieurs outils dans leur trousse Agile alors, là où nous avions eu de la difficulté à limiter la conversation lors de la première séance, nous avions maintenant l’impression que rien de neuf n’avait été appris. Comme pour toute itération de n’importe quel produit, j’ai été forcée de me demander pourquoi. Cela a mené à la troisième version, avec plus d’accent mis sur les valeurs et la culture Agiles que sur les outils.

Amélioration continue

J’étais prête à présenter cette troisième version à un auditoire privé. Cette fois, nous sommes revenus à une participation enthousiaste et tout le monde a apprécié le cours. Mais était-il parfait? Pas encore, mais beaucoup plus proche. Les participants ont aimé le cours, mais ils ont cette fois exprimé que la séance pratique d’Amélioration continue simple (ACS) leur offrait la plus grande valeur! La rétroaction a été incroyablement constructive! En réaction, pour la prochaine itération j’ai ajusté le déroulement en mettant l’ACS comme premier et dernier exercice et en l’amalgamant à l’enseignement des outils et de la culture.

En juin 2018, la quatrième version a été présentée au public et la rétroaction a été massivement positive! Mais cela signifie-t-il que l’apprentissage et les itérations ont cessé? Bien sûr que non! Nous ne pouvons pas vraiment nous qualifier d’agilistes si nous n’apprenons pas et n’effectuons aucun ajustement dans le but de nous améliorer.

Maintenant, quand je rencontre de nouvelles personnes, j’ai un merveilleux livret de cours sous le bras! Je ne dis plus : « Je développe un cours », je dis maintenant : « Voici le cours que j’ai développé ». Et savez-vous quoi? La réaction est complètement différente. Maintenant, quand les gens me questionnent à propos des dates, je peux leur fournir un calendrier de formations publiques. Nous parlons ici d’un produit qui fonctionne dans la vraie vie! En fait, une série de produits puisque les ateliers sont aussi offerts seuls.

La leçon que j’ai retenue? Celle de ne pas oublier la devise de Nike et d’y aller, de me lancer (« Just Do It »). Arrêtez de parler de ce que vous allez faire et montrez ce que vous avez fait!

Et la prochaine fois que je vais développer un cours, je vais commencer avec les ateliers comme itérations et construire autour. La morale de l’histoire… lancez votre produit! Testez-le avec des vraies gens! Arrêtez d’en parler et…

Allez-y, lancez-vous!

Barbara Schultz

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1 Commentaire

  1. pbouault@outlook.fr'
    Philippe BOUAULT
    30/11/2018 at 10:50 — Répondre

    Merci pour ce beau témoignage pour lancer une nouvelle formation

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