Et si nous utilisions la fin de cette année si particulière pour conscientiser des apprentissages sur nous-mêmes plutôt que de prendre de nouvelles résolutions ?

Sous leurs airs anodins, les résolutions illustrent selon moi l’une des causes principales de détresse : une course en avant vers l’amélioration, constante, sans fin et rarement consciente. En effet, à peine une année est-elle finie que l’on se demande ce que l’on pourra faire de mieux l’année suivante !

Une autre perspective

Mon intention n’est certainement pas de dire ici que se projeter en avant, formuler des objectifs, nourrir des rêves soit une mauvaise chose, bien au contraire !
Je souhaite amener une autre perspective avec le questionnement suivant : quelle saveur peuvent prendre ces rêves, ces objectifs, s’ils s’appuient sur une prise de conscience de ce qui a changé pour nous durant la dernière année, ce que nous avons appris sur nous-mêmes, nos forces, nos faiblesses, nos besoins, nos envies?
Selon moi, ils deviendraient alors plus conscients, se basant sur notre expérience plutôt que sur nos projections. Sur nos ressentis plutôt que sur nos pensées.
Ce que nous pouvons appeler “nos résolutions” s’inscriraient alors dans une forme de continuité de cheminement, d’apprentissage ou d’évolution plutôt que dans une rupture plus ou moins radicale.

Si nous envisageons les résolutions comme un moyen d’ancrer, de prolonger et de renforcer une démarche déjà enclenchée, les chances que nous nous donnons d’en faire une habitude pérenne sont bien plus élevées. Bien plus que si elles sont le résultat de l’une des idées de votre cerveau qui en produit des centaines par jour mais qui ne repose pas nécessairement sur vos besoins essentiels.

 

Prendre le temps

Et si, au lieu de se demander ce que l’on pourrait faire de mieux, on prenait le temps pour honorer ce qui s’est passé pour nous durant cette année, ce qui nous a rendu fier de nous, les progrès que nous avons faits, les apprentissages que l’on en retire ? Une meilleure connaissance de nous-même en somme.

Et si prendre ce temps pour apprendre de 2020 était finalement le meilleur moyen de nous préparer pour 2021 ?

Cette posture vient en opposition à celle, plus automatique et évidente, consistant à dire : « Quelle année de m****, passons vite à la suivante ! ». Elle est totalement compréhensible car il est souvent inconfortable de se plonger dans la difficulté. Pour autant, cette posture nous coupe de toute possibilité d’apprentissage sur nous-même dans un contexte si particulier qui nous amène à explorer des parties jusque-là inconnues de notre être.

Prenons un exemple qui pourrait illustrer cette démarche, le confinement que nous a imposé le COVID.

Pour beaucoup d’entre nous, il a été une période à minima particulière si ce n’est compliquée. Pour autant, cette période peut aussi être vue comme une formidable opportunité d’apprentissages sur nous-mêmes, sur nos craintes, nos peurs, nos croyances, nos besoins, notre vision de l’essentiel. Elle peut l’être si nous nous faisons le cadeau de prendre un temps pour nous connecter à nous-mêmes et de nous questionner.

 

Ma pratique de fin d’année 

Pour vous accompagner dans ce questionnement, voici les questions que je trouverais intéressantes et soutenantes pour apprendre de cette année si extra-ordinaire :

  • Comment ai-je vécu cette année ? Quels sont les sensations, ressentis, émotions qui émergent Qu’est-ce que cela vient m’apprendre sur mes besoins essentiels qui ont ou n’ont pas été comblés ?
  • Qu’est-ce qui a changé chez moi durant cette période? Qu’est-ce que cela me donne envie de poursuivre, abandonner ?
  • Comment cette période est venue modifier ou renforcer ma vision de l’essentiel et de la suffisance ?
  • Qu’est-ce qui a été extrêmement difficile pour moi ? Qu’est-ce que cela m’apprend sur mes peurs, mes craintes ? Que pourrais-je mettre en œuvre à l’avenir pour moins subir ces peurs ?
  • Qu’est-ce qui m’a procuré beaucoup de joie, de fierté, de sentiment d’accomplissement ? Quelles actions concrètes pourrais-je prendre pour ressentir plus souvent ces sensations ?
  • Qu’est-ce qui m’a amené à vivre de la fébrilité, du doute ? Que pourrais-je mettre en œuvre pour renforcer mon assurance, ma confiance, ma stabilité sur ces domaines ?
  • Quel besoin de connexion, de relation ai-je ressenti durant cette période ? Qu’est-ce que cela m’apprend sur mon besoin vis à vis des autres ?
  • Quelles personnes ont été importantes pour moi durant cette année? Qu’aurais-je envie de leur dire ?
  • Enfin, sI je devais me faire une appréciation, qu’aurais-je envie de me dire ?

 

Je vous invite à présent à prendre un temps de recul après vous être imprégné.e.s de ces questions et à vous connecter à vous-mêmes.

Comment envisagez-vous à présent les résolutions que vous pourriez prendre pour 2021 ? Les sentez-vous plus centrées sur vous ? Vous semblent-elles plus réalistes, s’inscrivant dans une continuité ? Les pensez-vous plus susceptibles d’être pérennes ?

Si tel est le cas, vous venez de goûter à la saveur que procure une plus grande conscience de vous-même.

Avant de vous souhaiter une très riche nouvelle année, je commencerai donc par vous souhaiter de bien conclure celle que nous vivons.

Thomas Gibot

Scrum Master et Coach Agile à Pyxis Suisse, Thomas s’est plongé dans l’Agilité en 2010 et continue d’y évoluer avec une passion et un plaisir toujours grandissants. Il aime promouvoir des environnements fiables, créatifs et efficaces.

Il travaille avec des équipes de direction et des équipes opérationnelles dans l’adoption et la mise en œuvre de principes et de cadres agiles. Il donne plusieurs formations sur l’agilité pour ses clients.

Depuis 2018, Thomas est également Coach Intégral certifié.

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